> LA COMMUNE > Histoire des communes > Historique
Née des eaux (de la Sequane) et de la forêt (Arelaune) La Mailleraye ne fut longtemps qu’un ilot de hameaux dont les principaux se nommaient Guerbaville, La Meillerey, le Wuy, le Torps.
La construction de l’église au début du XVIe siècle donne de l’importance au hameau principal qui est Guerbaville. Néanmoins La Mailleraye (Mespiletum) c’est-à-dire lieu planté de néfliers a dû longtemps s’orthographier « La Meilerey » du mot « Mêle » ancien nom de la nèfle, reste le seul nom sous lequel la cité soit connue. Ceci à cause des nombreux souvenirs historiques qui s’y rattachent. A cause également des marins qui, partout, parlent de la Mellerey qui est un grand port et aussi une importante cité active et besogneuse des gens de mer. Rappelons-nous la nomination de septembre 1693 par François 1er en 1529, de capitaine de la Ville Françoise (Le Havre) de Charles de Moy, alors seigneur de notre terre. C’est un des fils de ce dernier, Jan de Moy, à son tour devenu Seigneur de la terre de La Mailleraye qui, après autorisation du pape Pie V fait construire la chapelle seigneuriale proche du château de La Mailleraye dépendant de Guerbaville … Jusqu’en 1858 elle fut attenante au magnifique château pourvu d’un somptueux et merveilleux parc dessiné selon « le Nôtre » et dont les principales allées furent foulées par Louis XI, François Ier, Henri IV, Louis XIII et Louis XIV. Construit aux environs du XVe siècle par les seigneurs de Meulan, le château qui est d’abord une rude bâtisse sans fenêtre est agrandi et transformé au cours de siècles jusqu’en 1858 dans laquelle il est laissé à l’acquisition de la « Bande Noire » pour être détruit et vendu pierre par pierre. Les arbres séculaires du parc tombaient sous la hache des bourreaux, les allées sont détruites enfin, le désastre que madame de Nagu avait fait éviter lors de la révolution se trouve minutieusement accompli.
1858 : jusqu’à cette date la vie de la cité n’est autre que celle menée au château par les seigneurs, barons, et marquis qui s’y succèdent. N’est-ce pas Colard de Moy, qui, en 1485 instaure à Guerbaville-la-Mailleraye, la première foire perpétrée aujourd’hui par la Saint Mathurin. Au passage, notons que les armes de La mailleraye sont celles ayant appartenu à Colard du Moy. En 1686, la comtesse de Chaultz vend le domaine à F. d’Harcourt Beuvron. C’est aux environs de Septembre 1693 qu’une permission est accordée à François d’Harcourt et Angélique de Faber d’édifier un passage d’eau pratique et commode pour tous. Les années et les siècles se succèdent, le domaine lui, passe d’une famille à une autre. Nagu, Mortemart pour enfin revenir aux d’Harcourt qui ne possèdent plus que la chapelle et la terre sur laquelle reposa l’édifice. A la suite de la perte de son château, La Mailleraye change de visage. Enserrée comme un joyau entre le fleuve et la forêt, elle s’anime, se construit, s’industrialise même en fonction de cette matière première : le bois !
Le fleuve avec lequel il faut toujours lutter notamment à l’époque des grandes marées, sert au transport. Poissonneux il fait se développer la lucrative activité de pêcheur. Le bois sert aussi à la construction de somptueux hôtels ou propriétés ; l’hotel « de la Marine » tout en colombages, sa façade réhaussée de ravissantes allégories sculptées sur bois en était un modèle du genre. N’oublions pas non plus de citer une prospère industrie de coques et mâtures en bois pour de petites, moyennes et grandes barques.
Le nom de Guerbaville, nom officiel de la commune était de plus en plus étouffé par La Mailleraye alors en février 1909, le conseil municipal délibère : « Monsieur le Maire expose au conseil municipal qu’il y aurait avantage à changer le nom de la commune de Guerbaville ». Le 29 janvier 1910 le Président de la République Armand Fallières, le président du Conseil décrètent que la commune de Guerbaville, canton de Caudebec en Caux, arrondissement d’Yvetot, Département de la Seine Inférieure portera à l’avenir le nom de La Mailleraye sur Seine.
Et, en 1944 un désastre fait changer l’aspect de la commune. C’est un miracle, si après les bombardements visant à détruire le passage d’eau, restent sur pieds la chapelle seigneuriale et aussi le magnifique immeuble autrefois « Relais de Poste Royal », l’écusson au centre de la grille du balcon en fait encore foi.
La dernière profonde mutation qui assombrit « la capitale de la Presqu’ile » fut la perte de son bac en 1977…
Alors si La Mailleraye n’a plus son château, sa place du Marché, son bac ni même sa rue de l’Enfer, réjouissons-nous malgré tout de posséder encore des appellations telles le « Chemin du Moulin », « La ruelle des Amours », la « Sente Catherine », « La rue des Soupirs » … Une grande dame avec, à ses pieds, le fleuve qui coule docile et s’attarde en une longue boucle où les eaux ricochent et étincellent de mille soleils pour, le soir venu, s’auréoler du rayon de lune.
Texte de M. André Gallais
Bulletin Municipal Décembre 1966
Pierre Duval est né en 1730 à Isneauville, sa mère étant en visite chez une sœur. Il fut ramené à Guerbaville, chez ses parents au château où son père était Receveur du Marquisat d’Harcourt. Après des études dispensées par des prêtres au château, il fut admis au Collège d’Harcourt à Paris. Docteur en philosophie, il avait compris que pour faire une carrière universitaire il valait mieux être « d’église ». Il passa quelques temps au séminaire. A 36 ans il est procureur de la Nation de Normandie, proviseur du Collège d’Harcourt il est choisi comme Recteur de l’Université de Paris. Il est le premier à concevoir un manuel scolaire. Il fut partisan des réformes politiques de la Constituante. En 1793, lors de « l’année terrible » il refusa de donner sa collection d’argenterie à la Monnaie de Paris pour y être fondue, trahit par un serviteur il sentit passer sur son cou comme un air froid de guillotine. Talleyrand ayant été son élève, il le laissa quitter Paris et revenir à Guerbaville chez un neveu au Torps. Il y mourut le 21 mai 1797.
L’abbé Louis Dumesnil est né en 1743 à Saint Jouin sur Mer. De 1777 à 1829 il fut curé de Guerbaville. Il eut à souffrir, de la part des révolutionnaires, des tracas, des poursuites et de la prison. Il échappa de justesse à la mort, en 1801 il racheta le presbytère qu’il légua par testament en jouissance et usufruit à tous les curés de la paroisse. Il est inhumé face à l’église à côté de deux autres prêtres, Jean-Jacques Bazile du Vey qui le précéda et Jean-Baptiste Anfray qui lui succéda
Le 3 janvier 1771 nait à la Mailleraye Louis BIGNON. Son père teinturier à Rouen le confie à l’abbé Louis Dumesnil. Il n’y avait pas d’école publique à Guerbaville. Engagé volontaire en 1792, il est remarqué par un général, remplit avec succès plusieurs missions diplomatiques en Suisse, en Piémont, en Allemagne, en Pologne où il resta 4 ans à Varsovie à diriger les affaires. En 1813, il fut l’un des plénipotentiaires lors des tractations avec Metternich. Il devint sous-secrétaire d’État aux affaires Etrangères et signa la capitulation de paris le 3 juillet 1815. Napoléon n’oublia pas son fidèle serviteur et, de son exil à Ste Hélène, il lui légua par testament, la somme de 100 000 francs pour écrire l’histoire de la diplomatie européenne sous l’Empire. Ce qu’il fit en 14 volumes. Il fut ministre de l’instruction publique en 1830, ministre des affaires étrangères, il mourut en 1841.
Frédéric Hellot est né à Guerbaville le 17 décembre 1863. Son père était percepteur, sa mère une fille Tuvache. Elève de l’école communale, l’instituteur décela des capacités intellectuelles. Il poursuivit ses études au lycée de Rouen, en 1883 il est reçu à Polytechnique et passe ensuite une année dans un régiment du Génie. Il entre à l’école de Guerre. En 1897, il est désigné pour Madagascar à côté du général Gallieni où il est à la fois pacificateur, administrateur, magistrat, constructeur de routes, de chemin de fer en un mot créateur de civilisation. Une succession de missions importantes l’envoie à travers le monde, et, en 1909 il est nommé officier d’ordonnance de Président de la République Armand Fallière. En Novembre 1914, en plein combat, il est nommé Chef d’Etat-major de la 2e armée, le 5 février 1915 il est appelé par le général Joffre comme aide-major général au Grand Quartier Général à Chantilly. Le général Hellot livre combat en Lorraine, en Champagne, dans la Somme. En 1917 il est nommé général de Division et Commandant en chef du 17é corps d’armée. En juin 1920, il est promu au grade de Grand Officier de la légion d’Honneur et il est nommé au plus haut poste de son arme : Inspecteur Général du Génie. En 1925, il est atteint par la limite d’âge, il poursuit une activité professionnelle comme Président de la Société « Matériel Téléphonique ». Il mourut le 28 octobre 1947 à Paris.
Jules Corniquet est né à Guerbaville le 25 septembre 1867 où son père était notaire. Après de brillantes études au Séminaire d’Yvetot, il s’installe dans la demeure familiale à Malleville-lès-Grès. Amoureux de la nature, philosophe, ses poèmes lui valent d'être primé au concours des Annales politiques et littéraires en 1907. Membre de la « jeune académie », il publie un poème sur le roi des Belges et le roi de Yougoslavie en 1934. Il est primé aux Jeux floraux du Languedoc ainsi que dans la Revue picarde et normande. Lors de la Seconde Guerre mondiale, il écrit des pamphlets contre Hitler qui le condamnent à finir ses jours en hôpital psychiatrique où il meurt en 1942. Ses manuscrits sont brûlés par l'occupant.
Son histoire est plus récente. A l’origine ce n’était qu’un hameau -certes important- de Notre Dame de Bliquetuit. C’est par le truchement de la religion qu’en 1779, ce hameau de Bliquetuit fut érigé en paroisse. Durant tout le XVIIIe siècle la situation religieuse de Bliquetuit fut assez bouleversée, De requêtes en pétitions, il fallut attendre 1779 pour que le Cardinal de la Rochefoucauld rendit une ordonnance pour « ériger la chapelle de Saint Nicolas en église paroissiale » et 1784 pour que St Nicolas soit déclarée commune indépendante sous le nom de Sain Nicolas de Bliquetuit. On relève dans l’excellent ouvrage « BLIQUETUIT -Notes historiques des Abbés Maurice : « Le Curé-Maire reçoit son conseil dans une salle du presbytère ». Vint la révolution ; l’assemblée électorale de Caudebec désigna un prêtre constitutionnel le 1er juin 1791. Les fidèles n’étaient pas enthousiastes mais l’essentiel était d’avoir un curé. Il ne resta pas longtemps, démissionna et le 13 novembre, un maire est alors élu. La vie paroissiale et locale connut encore bien des tracas, En 1817 Napoléon institua le cadastre et, aux modifications de limites entre Notre Dame de Bliquetuit et Saint Nicolas vint s’ajouter Guerbaville mais revenons en arrière pour mieux comprendre ce nouveau conflit.
Après une longue période pendant laquelle les riverains furent inquiétés dans leurs possessions, la réformation des forêts de 1666 vint encore troubler la vie de la presqu’île. Devant la dégradation permanente des espaces boisés, le pouvoir réagit par une vaste enquête. Les usagers durent prouver leurs droits et les habitants de Bliquetuit, La Haye Aubrée et Vatteville furent condamnés à 3 000 livres d’amende. Ceux de Bliquetuit virent leurs privilèges maintenus pour « ceux seulement qui possèdent des maisons basties auparavant 100 ans » ou sur des vestiges anciens « biens fondés au pâturage et panage pour les bestiaux et porcs de leur nourrit ture à l’exception des chèvres et bestes à laine, en lad foret de Brothonne ».
Malgré les très nombreux procès contre le Domaine mais aussi contre les seigneurs de La Mailleraye, les paroissiens de Bliquetuit parvinrent à conserver la jouissance de ces 253 acres de mauvaises terres sur lesquelles ils avaient « droits de pâturage pour deux bêtes aumailles et de panage pour deux porcs par maison usagère. Chaque foyer quelle que soit son importance, possédait donc les mêmes droits sur la possession communale.
A un seul moment ces coutumes semblent avoir été supprimées. Un arrêt du Conseil de 1783 priva les communautés de leurs privilèges jusqu’à la disparition de la monarchie.
A la fin du XVIIIe siècle, la commune pâture du Mor en bordure de la forêt rebaptisée pour un temps « Forêt de l’Unité Nationale » était donc propriété collective des habitants de Bliquetuit et montrait déjà ces landes incultes. L’administration forestière proposa bien au cours du XIXe siècle la plantation de pins mais les usagers répondirent en bons normands qu’il valait mieux tenir leur récolte de bruyère que courir après d’hypothétiques ventes de bois !
Puis, en 1817, la formation du cadastre vit la modification de la limite entre Notre Dame et Guerbaville, une section de la première commune étant adjointe à la seconde par ordonnance du 28 juillet 1819. Guerbaville comptait 50 acres de terrain bâti de plus et n’avait pas perdu le Wuy, qu’un projet du 24 janvier 1818 souhaitait rattacher à … Notre Dame ! La Commune pâture du Mor appartenant donc indivisément à Notre Dame, Saint Nicolas et à une section de Guerbaville lorsque, sous le Second Empire, par une délibération du 11 Mai 1859, le Conseil Municipal de Saint Nicolas exprima le vœu qu’il soit procédé au partage qu’il avait déjà sollicité en 1826. Notre Dame attendit le 4 Avril 1862 pour donner son accord mais dès le 8 Mai Guerbaville demandait son admission au partage. Ce droit fut reconnu par les autres parties et trois experts furent désignés. Ils avaient à déterminer les droits respectifs sur la base du nombre de feux (foyers) concernés. Sur examen des documents administratifs ils répartirent les 329 feux ainsi : 182 pour Notre Dame, 130 pour Saint Nicolas et 17 pour le parent pauvre de Guerbaville. Ils durent procéder à un comptage effectif pendant les mois de Novembre et Décembre 1865 car Saint Nicolas avait protesté contre l’attribution de 162 feux à Notre Dame. Ils n’en trouvèrent que 176 mais en déterminèrent que 129 pour Saint Nicolas !
C’était insuffisant pour convaincre le conseil de Saint Nicolas qui estimait que Notre Dame bénéficiait encore de 8 unités de trop. Il fallut en arriver à la désignation, en 1866, de trois nouveaux experts dans un but de conciliation. Ils confirmèrent Notre Dame dans ses droits. Il restait à déterminer la valeur du terrain puis à répartir équitablement les 304Ha 84a 08ca de la pâture. Appel fut fait à un géomètre arpenteur d’Yvetot qui détermina trois zones principales :
Le plateau supérieur 176ha 62a vers l’ouest
Les parties déclives 44 ha 21a au centre
Le plateau inférieur et thalwegs 84 ha à l’est.
Guerbaville recevait la pointe sud-ouest des communaux aux portes de la Fieffe : en tout 16 Ha 03a 66 ca d’une valeur totale de 13 157 F 94.
Le projet de partage dressé il fut accepté ! Le 5 septembre 1867 la réalisation du partage fut engagée par les trois maires Mathurin TUVACHE pour Guerbaville, Auguste CAUCHOIS pour Notre Dame et André NEVEU pour Saint Nicolas.
Et tout ça au seuil de la guerre contre les prussiens mais ça c’est une autre histoire
Un évènement tragique vint marquer l’histoire du village ; le 2 Septembre 1944, après trois mois de combat, le 2éme bataillon du South Wales Borderers franchit la Seine pour rallier Caudebec. Ce sont des bateaux d’assaut de 14 places qui servent à traverser la Seine. Quand, emportée par une vague, une embarcation chavire à 30 mètres de la berge. Alourdis par leur équipement, les 14 malheureux périrent noyés. Une stèle leur rend hommage à l’ancienne cale du bac de Saint Nicolas.
Et, le dernier évènement important de nos deux communes fut leur rapprochement pour créer, le 1er Janvier 2016 la commune nouvelle ARELAUNE-en-Seine.
Mairie déléguée de
LA MAILLERAYE-SUR-SEINE :
Tél. 02.35.37.12.04
Fax. 02.35.05.39.14
Mairie déléguée de
SAINT-NICOLAS DE BLIQUETUIT :
Tél. 02.35.96.21.53
Fax. 02.32.70.03.47
Commune déléguée de
LA MAILLERAYE-SUR-SEINE
1, Place Henri Malou
La Mailleraye-sur-Seine
76940 Arelaune-en-Seine
Téléphone : 02 35 37 12 04
Télécopie : 02 35 05 39 14
Adresse de courriel : Cliquez ici
Commune déléguée de
SAINT-NICOLAS DE BLIQUETUIT
1100, Grande Rue
Saint-Nicolas de Bliquetuit
76940 Arelaune-en-Seine
Téléphone : 02 35 96 21 53
Télécopie : 02 32 70 03 47
Adresse de courriel : Cliquez ici